vendredi 28 novembre 2008

Serf vil


L’ennui qui s’étire…
La nuit qui se tire.
On se prend les pieds dans le plat.
Dyscrasiquement plat et plat.
On s’accroche à un demain.
Et fend les poches de ses mains.
Pourquoi les sortir ?
En serrer d’autres encore ?
Pourquoi se sortir ?
Il n’est rien en leur for.
L’ennui me poursuit dedans.
Il est mon sans.
L’ennui me séduit dehors.
Il est mon corps.
L’ennui sans un cri,
L’ennui qui coule gris
Dans le macadam fondu.
L’ennui est partout. Prévu.
Rien ne pousse sous les néons,
Que l’ennui. Abîme profond.
Alors on sort. Malgré lui.
Alors on sort. On le fuit.
Chercher un cas à part,
Chercher un cas à bar…
Débusquer un cas fée
Pas d’éclair au café.
On ne demande pas d’orage
Qu’un maigre filet de rage,
Juste une averse, une coulée,
Une frêle bruine, une ondée.
Tout est béton et désert.
Nuages immobiles.
Plus aucun son dans l’amer
Et les flaques de bile.
Les grenouilles depuis longtemps desséchées
Croupissent raides inertes dans les bas-côtés.
Je te regarde et tes yeux sont morts.
Morts d’ennui.

jeudi 20 novembre 2008

Elle ?


Soudain elle apparaît,
Qui émerge du silence.
Sa beauté muette assourdissante,
Ses yeux qui transpercent les tympans inaptes,
Sa bouche avalant le bruit d'un cœur qui tressaille,
Ses cheveux volants qui créent l’ouragan des désirs,
Ses narines siphonnant toute richesse,
Ses paupières ouvertes sur l'infini,
Ses seins qui écrasent toutes les courbes des chemins,
Et son con matriciel qui inonde de ses larmes moirées
Le lit originel du fils tailladé de la terre.
Le silence est mort, et je suis chaos.

Où ?

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jeudi 13 novembre 2008

L'aspic râle


Les étanches et les tanches
Les manchots dans la manche,
Viennent défiler en gigue
Sur les murs du pays d'auges
Sinuent en bovins,
Serpentent en porcins.
Ils s'en vont se perméabiliser
De larmes et boniments.
Étanches et tanches
Sortent le dimanche
S'immerger.
S'imbiber.
Trop de soif !
Dans le costume d'étanches.
Trop de soif !
Dans le cerveau des tanches.

samedi 1 novembre 2008

A quatre pattes


Le chien écorché,
La vache enragée,
Le cheval boiteux,
l'estomac noueux.
Je meugle des aboiements qui hennissent.
La gerbe déposée sur l'autel,
Je prends mon chapelet
Pour m'en faire un cordon.
J'ai l'ombilic de travers,
Travers de porc au miel,
Poules aux peaux,
Poitrine fumée
Et coeur en broche.
La barre parallèle
Se meurt sur le sol en scie,
Je nage en rampant
Dans les abreuvoirs acides
La conscience sombre
Sonde le sable bitumeux
Le macadam fond sous la langue
Et l'effet fait führer
High, in terre.
Rock in chair,
Et nous voilà sur la route des vacances.
Vacance, toujours vacance.
Mon assiette se referme sur ma gamelle
Les poches déjà pochées,
L'œil en œuf,
Tout d'occaz,
Je lance mon bavoir,
Et vais lécher le trottoir.
L'idée me trotte,
Ne pas me frotter l'œuf,
La tête en sky,
Les tifs taffent
Sur le clavier d'un orgue songeur
Dans le courant d'air entre les portes.
Les cierges s'essoufflent
Et le vent emporte les mûres.
On laisse sa fraise s'égrainer.
L'écran est blanc.