lundi 26 avril 2010

18 juin : l'appel de la France (journal demer)




L’appel de la France... j'en ai deux gaules.
Le soleil se couche sur Saint-Pierre après que je me sois noyé dans l’alcool et la brume de Miquelon. J’ai enfin laissé derrière moi le gigantesque Canada et ses déserts glacés. Ce Dom n’est certes pas ma France, mais en a un parfum que je hume avec nostalgie et gourmandise. Je sens mes racines qui repoussent, mais à l’air libre… il est temps que je sente la terre pour les planter, même si j’aspire déjà, au fond, à me déraciner peu après le retour, sous des latitudes plus clémentes et exotiques.





Brenda est restée en haut du mât une bonne heure, attendant le lever de la lune. Je ne savais pas que cela existait, de la même manière que le soleil. Moi, auparavant féru d’astronomie, ce phénomène m’avait échappé. Et la lune s’est levée, belle, pleine, brillante, étincelante. Puis, nous avons entrepris d’arpenter les rues de Saint-Pierre à la recherche de rades accueillants. Après avoir trouvé notre bonheur (un petit bar excentré où on joue aux fléchettes et où l’on peut fumer des clopes), nous nous sommes retrouvés chez un franco-libanais qui nous a invité pour l’after, Brenda, Clément, Erwan et moi. Déjà bien attaqué de la veille, je ne tardai pas à m’avachir dans un canapé moelleux.





La brume, ici omniprésente, nous a raccompagné jusqu’au bateau. Les fantômes sont de retour, et tout est spectral, intangible, fuyant. L'impression de vivre dans le passé... Et bientôt… c’est l’océan, ce désert de flotte aux oasis de poissons qui m’attend. Je tremble.

vendredi 16 avril 2010

17 juin : La France ! Enfin... Miquelon.



Après plus d’un an sans avoir mis le pied en France, je m’apprête à le poser sur un bout de rocher français de l’autre côté de l’Atlantique. Miquelon, 600 habitants à peine, la plus grande île de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, pourtant la moins habitée. Maisons aux vives couleurs du nord, le paysage est ici très semblable à celui que nous venons de quitter avec Terre-Neuve.




Puis, nous accostons. Des « stop », des « sens interdits », des « gendarmerie », des « poste », voilà ce que j’en ai retenu. Autant dire : ce que je n’aime pas. Pour autant, y’a un petit bistro (plus nord-américain que français…) qui retransmet le France-Italie de l’Euro 2008. Rendez-vous avec l’équipage pour le regarder le soir venu (en fait, vers 15h avec le décalage horaire). France 0, Italie 2. Match de merde. On s’est rabattu sur la boisson en discutant avec les quelques autochtones présents. Là encore, c’est de la pisse de Molson qu’on nous sert au bar. Et des Jägermeister. Pour ma part, ça a surtout été des whisky-coke.




Et ils se sont enchaînés jusqu’à la nuit tombée où j’ai été cueilli par de laiteuses ténèbres. Entre les feux-follets orangés des lampadaires virevoltant dans la brume, les formes chaviraient. A ne plus savoir si les vagues et le flou venaient de mes yeux ou des rues (certainement un peu des deux, à vrai dire).






A l’approche du bateau, les spectres étaient partout. Dansant, sifflant, murmurant, habitant les lieux pourtant déserts. J’étais seul… et pourtant pas. Même le bateau d’ordinaire si rassurant s’est transformé en un manoir que n’aurait pas renié Frankenstein… Comme un gosse apeuré, je regagne ma couche, m’éclairant à la flamme du briquet, tressautant à chaque ombre dessinée sur les murs et le sol. Je n’ai fait que tressauter, avant de tirer les draps sur mes yeux et me recroqueviller en position fœtale, en me disant que j’aurais aimé pouvoir crier que j’avais peur de ce monstre qui rôdait dans le labyrinthe de mes fantasmes…



mercredi 7 avril 2010

Entre actes

Je ne pourrais poursuivre la narration de mon périple transatlantique pendant une bonne semaine encore. Voici juste un petit aperçu de la suite à travers une photo. Bonnes lectures à toutes et tous, et merci de m'accompagner. A bientôt !

Q.