jeudi 13 décembre 2012

Nous ass seoir




J’aimerais tout arrêter, tout arrêter…
Elle est partie, elle est partie…
Mon feu, ma glace,
Mon feu, ma glace…
Elle est partie, tout avec elle.
Mon je, ma place,
Mon jeu, ma grasse.
Elle est partie.
Et je laisse place à mon je.
Et je laisse place à mon feu.
Elle est partie, ses sarcasmes et ses miasmes.
Elle est partie, ectoplasmes et ses phasmes.
Non, je n’étais pas dupe, non je n’étais pas pute.
Non, elle n’était pas pute, non, elle n’était pas dupe.
Mais nous, dans ce dé-corps sans cœur, qu’avions-nous à y faire ?
Mais nous, sans nous, en nos fors, n’étions que paires. A briser.
Exploser, exposer, en moitiés.
Pauvre nous, Pauvres nous.
Qu’étions-nous, et même, quêtions-nous ?
Nos mains à frange,
Nos mains à mange.
N’étions-nous que j’erre ?
N’étions-nous que vers ?
Je ne peux te croire, comme tu ne l’as pas fait.
A raison, très chair.
Je ne peux te croire et tu ne l’as pas fait.
Tu as raison, et moi le vers.
Vas, vas et deviens
Je vais, vais vain.
Mène ton je sans dé.
Puisqu’ « il le faut ».
Je mènerai mon dé sans je.
Puisque je est faux.
Il ne s’agit pas de victoire.
Il s’agit d’être et seoir.
Toi tu vas seoir, je vais m’asseoir.

lundi 4 juin 2012

Plumé







Prendre le stylo comme on prend le train
Voyager en entier
Flotter dans l’ersatz quotidien
Ne s’en extraire qu’au prix
Qui n’en est pas.
Se mouvoir dans l’immobile
Sentir le vent qui frotte
Laisser couler son substrat
Sur vierges effeuillées
Sa substance sur les rails
Déjà trop gorgés de gens
Se noyer dans un vers d’os
Avoir le vertige de son propre vide
Et y sombrer.

jeudi 19 avril 2012

Le guignon du guignol



Je cherche, cherche, cherche…

A percer l’abcès purulent

D’une folie qui se fait grandissante et aguichante

Le pus s’étend déjà jusqu’à la moelle

Le pire étant qu’il suinte, apparent,

Perlant des pores.

D’ailleurs le port s’éloigne

A mesure que m’emportent ces vagues folles,

Elles m’emmènent un peu plus loin,

Là où les vagues s’écrasent sur des vagues.

Et elles m’emmènent un peu plus loin,

Là où l’écume se change en rage.

Et elles m’emmènent un peu plus loin,

Là où nulle barque ne débarque,

Là où nulle bouée ne saurait éviter,

Eviter la noyade.

mercredi 11 avril 2012

Néancolie




Néancolie, j’ai face à moi la néancolie,

Au-dedans de moi la néancolie,

Dans tes yeux sirupeux la néancolie,

Dans le froid de ce sol, de ces vitres et ces écrans, la néancolie.

La néancolie c’est quand je regarde et ne sens rien.

La néancolie, c’est quand je goûte et ne perçois rien.

La néancolie c’est quand je sens et ne ressens rien.

La néancolie, c’est quand je touche et n’entends rien.

La néancolie, c’est la mort sans vie.

La néancolie, c’est la vie sans mordre.

La néancolie, le repoussoir des sentiments, le racloir de nos crânes, le desséchoir de notre humidité, le purgatoire de nos idées.

La néancolie, c’est les petits riens qui sont devenus le Grand Rien.

La néancolie, je la vois dans mon miroir lorsque j’ose le regarder encore.

La néancolie ne m’effraie plus, elle a pris le dessus.

La néancolie ce sont mes cris d’orfraie à la pensée de « faire ».

La néancolie, lorsque bonheur et malheur ne sont plus.

La néancolie, par-delà bien et mal, la léthargie du quotidien.

La néancolie, mon suicide en faim…

jeudi 16 février 2012

2012 : en vœux tu, en voie las.


Voilà bien longtemps que je n’ai plus écrit…

Les mots me hantent et ne s’extirpent plus…

Voilà bien longtemps que je n’ai plus vécu…

Je consume tout et ne suis plus en vie…

Les vapeurs sirupeuses de mes nuits sont mon ennui

Les chaleurs ne sont plus qu’artifices

Et l’amour mon sacrifice.

Les odeurs spiritueuses forment mon alibi

Tandis que je n’assume plus que mes « boire »

Dans les cohortes de mes déboires.

J’échoue avant même que d’essayer.

Je joue à des jeux qui n’ont aucun enjeu.

Je me stipendie en vue de me liquider.

Je me rachète au rabais au travers de misérables excuses.

Je me rejette en entier en simulant la ruse.

Ne t’en fais pas… la sortie n’est pas loin… il suffit juste de.

lundi 2 janvier 2012

Où il fait nuit


Le jour qui tombe,

La nuit qui se relève.

Tentatives d’assassinats,

Lampes et néons toujours luttant.

La nuit se bombe,

Le jour c’est sûr s’achève.

Omnipotence sans postulat,

Lampes et néons vont fléchissant.

Opacité et cécité

Maîtres à satiété

De la sombre cité

Proie alitée

Aux artères désertées

Les veines tranchées

Déversant la mort

Dans de lugubres cellules

Où le chat dort

Le chien tape la pilule

Le rat se marre

Le bar se barre.

Sombre nuit

Sombre folie

L’insomnie

Encore m’en nuit.