mardi 9 septembre 2008

Des yeux d'une seconde


On se promène tous balafrés,
La gueule en coin, ravagée.
On se met tous du maquillage,
Et on se planque sous les nuages.
On se promène écorchés
Les vêtements sous-cutanés.
Il y a de soi malgré soi,
On ne sue pas et suinte de froid.
Mais on fait bonne figure,
On la joue sûr, on la joue dur.

Et parfois sous des yeux,
Un bref regard,
Une âme hagarde
En toi se darde
Brise les tiroirs.
Vient te trancher en deux.
Pire que vu,
Plus que nu,
Plus que vu,
Pire que nu,
Duo de puits où tu sombres.
On te voit dans la nuit,
En éclats la pénombre,
Te balaie et tu « suis ».

Dans ces promenades en regards
Surgissent en fragments le soi.
Soi en vrac, fioritures à part.
L’effroi qu’on te voie.
Acéré, le regard qui transperce
La peau sous son ardeur gerce,
Craquelée. Le vêtement fond,
Dissout dans ton sang,
Liquéfié rouge, sent
L’apparence au fond…

Oui parfois sous des yeux,
Un bref regard,
Une âme hagarde
En toi se darde
Brise les tiroirs.
Vient te trancher en deux.
Pire que vu,
Plus que nu,
Plus que vu,
Pire que nu,
Duo de puits où tu sombres.
On te voit dans la nuit,
En éclats la pénombre,
Te balaie et tu « suis ».

Tu « suis » pas beau,
Tu suintes de trop,
Sous les lambeaux
De ta vile peau,
Que peaux,
En lambeaux.

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