samedi 31 janvier 2009
Amitose symbiotique
Comme un rêve
Qui s’évapore
Ton odeur prend trêve
Et file pore à pore
Tes vives couleurs
Se teintent en noir et blanc
Et ta douceur
S’enfuit au vent
Comme si de deux nous étions un
Et comme si d’un j’étais demi
Comme un songe
Déplantant son décor
L’envie s’éponge
Puis rire s’essore
Ton vide prend racine
Dans une terre d’absence
Et ta rumeur assassine
Bruisse de souffrance
Comme si de deux nous étions un
Et comme si d’un j’étais demi
Comme en cauchemar
Bouffé par des porcs
Tu es en retard
Tandis qu’eux m’adorent
Mais rien n’est pire au mal
D’une nécessaire solitude
Aux mille crocs encéphales
M’accusant de turpitude
mardi 20 janvier 2009
Relégions
Les tableaux déchéants
De nos âmes idoines
Sur nos mœurs de rêvants
Les sœurs et moines
Sirotant leurs prières
Sur l’autel de la pègre
Font le cimetière
De l’intègre
Ingérés, digérés
Qui faisons les étrons
Abhorrés, ignorés
La raison du poltron
Absolue, dissolue
Qui s’en va creuser les tranchées
Résolue, dévolue
Qui s’en va peser les penchés
Bêtes de somme
Têtes de gomme
Allons écrire l’Histoire
Avec nos écritoires
Nos petits buvards avides
Prêts à faire art l’insipide
Pochards névrosés
Busards nécrosés
Prenons le train
Ou le demain
Godailler plus
Dérailler plus.
dimanche 18 janvier 2009
Chien de très no(ël)
Les valeurs n’en ont résolument plus.
La magie s’est extradée vers les écrans de télé
Les boules ne sont plus que celles que l’on a en la regardant.
Les guirlandes sont encore lumineuses,
Manière de cacher l’ombre qui arrive
On dénombre, on sombre
Ensemble, tous on semble.
Les sourires ressurgissent dans l’idée du passé
On a gardé les joyeux pour les anniversaires.
On pipeaute dans sa flûte, c’est champagne !
Le père est bien plus blanc que pourpre,
Il a perdu ses couleurs en restant trop sous les néons.
Séance d’UV pour les peaux rouges,
Séance de rattrapage pour les retards
A terre les funestes fresques gaudriolées.
Elles ne vont plus dans la fumée,
Mais en poubelle.
Le progrès a eu raison de la raison
On chante les oraisons des saisons
En cognant dur sur un système asystémique
On ne donne plus,
On soustrait en faisant de l’arithmétique ;
Les factures grondent et les découverts tempêtent.
L’Eglise doit se bomber le torse,
Il n’est que sacrifice ici.
Comme les têtes blondes sont jolies
Qui plongent en tintamarre
Dans les écrans rutilants
Leur faisant teint blafard.
Et que de partage…
Les gosiers gonflent qui se drissent
Les têtes obnubilées par ce moi-je…
Veux !
Rions, rions avant que la fête passe
La joie se voit, la joie se lit,
Qui ne se vit plus.
Cette m’as-tu-vu
Calquée sur les pierrots.
Cette revêtue
Claquée sur les photos.
Noël, joyeux Noël…
Des présents, des cadeaux,
Des absents, des fardeaux,
Tu ne t’enfuiras pas sur ton traîneau.
mercredi 14 janvier 2009
PLattitude
Dans un océan d’huile…
Une extrême lassitude.
Les brûlures ne brûlent plus
Les gerçures ne gercent plus.
Infinie lassitude.
On reçoit la douleur avec gratitude.
Les peines ne se trouvent qu’en serrures,
Les chagrins qu’en films ou en l’ivre.
Incroyablement las.
Tétanisé jusque dans le mouvement,
Paralysé à l’idée de bouger.
Les gares ne signifient rien,
Et les naissances sont déjà mortes.
Les plaisirs sont dissouts,
L’amour est proscrit,
La fin n’a pas de fin.
On demande aux éclairs zébrant le ciel cotonneux
De venir nous zébrer.
Les portes n’indiquent que des sorties.
Le printemps exhale les parfums du poison
L’été faisande la viande
L’automne est pourriture
L’hiver ressemble à une morgue !
Les ans filent
Lésant des files.
Le temps s’étend,
Il brûle, il brûle.
Les chaînes s’enchainent
Erriste qui se consume
Se fume et se boit d’en le miroir.
Les mœurs pataugent dans l’indécent.
Et pourtant, pour tant…
On aimerait conserver quelques mèches d’envie et vie intactes.
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