lundi 15 mars 2010
16 (?) juin : McCallum
McCallum. Le navire approche d’une multitude de récifs, dressant leur crinière de roc face aux vents agressifs et froids d’une nature brute. Nous voulons accoster, mais le bateau de ravitaillement fait son passage hebdomadaire. Nous restons au loin, au « mouillage ». Façon de dire que les préliminaires sont insupportables. Bien trop longs. Bien trop « mouillés ».
Enfin l’on nous fait signe (je ne sais comment, de loin, par radio ou par télépathie) d’arrimer. Nous allons sans hésiter dans l’anse – comment faire autrement ? Le port se dévoile dans sa nudité. Rien, que ce port. Des cages en bois (casiers pour pêcher le saumon… ou le homard ?) recouvrent les mètres carrés inusités par les pas des badauds – inexistants. Le village est un hameau. Un espace clos où évoluent les navigants. Peut-on vivre sur un désert de pierre ?
La paysage est magnifique. Intrigant. Il laisse augurer des merveilles de profondeur… En profondeur, des merveilles... Mais trop profond. On ne peut décemment supporter que les flots, vivants, qui viennent lécher la vie. La rendre alléchante.
La nuit tombée, le village se transforme. Mystérieux, presque lugubre. Les gens ne nous ont pas abordés, passagers. Et les voici cloîtrés, dans des murs de bois filigranés dans cette nuit orangée. Nous sommes encore des ombres dans la nuit, rendus visibles par des lampadaires outrageux. Là, posés sur la mer, posés sur la terre capricieuse.
Terre-Neuve est toujours magnifique, et je ne suis qu’une ombre.
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