mercredi 11 mars 2009

A venir

Certains amis se sont essayés à la retranscription de certains textes du blog avec leur plume muée en pinceau. Je vous propose de découvrir pendant trois semaines les quatorze dessins inspirés, expirés, extirpés des tripes d'enchevêtrements de lettres que je leur ai fourni. Merci Christophe et Simon pour ce bel échange, qui m'a séduit dans le trait spontané et l'abstraction "ressensée" d'un graphisme issu des mots -aux.

mercredi 18 février 2009

Bonne ânée


Oh, existant !
Devant mon clavier
La morve au bout du nez
La bave qui pend, qui plaie
Je suis tellement
Je fuis tel ment
L0l
Mon moi
Comme un mois
Gens biais
Fait vriller
Marresssssssssssss
A vrille
Mais
Joint
Jus y est
Out
Cèpe tendre
Docte orbe
No membre
Des cendres
L’année passée.

jeudi 12 février 2009

L'Archer



Tendu comme un arc,
Prêt à rompre.
La tension est énorme
La pression irrépressible
L’impression imprécisable
La bile bout
Les poumons toujours vides
Vides, vides…
L’air te manque
L’angoisse te prend, te saisit
Te tord et te ronge.
Essayer de survivre une seconde,
Libéré de ton ombre.
La lumière n’est plus,
La nuit n’est plus.
Le sens t’a déserté.
Les cinq sens sont des milliards.
Tu te verras sur le billard,
Les boules et la queue brisées.
Il n’est plus rien ici .
Que des gens et des gens.
Toujours gens et raies, gens.
Lessivés, harassés,
Inapte à saisir l’être
Humain.
La pression est trop énorme.
Comment font-ils dans leurs artères serrées
Pour pulser leur sang ?
Comment font-ils encore des saignées ?!
Les veines exsangues,
Les yeux grêlés de morve
Seringues plantées dans les iris.
Asseyez-vous !
Les horloges sont mortes.
Et le soleil se meurt.
Plus de soleil les néonphytes !
Plus de lune, plus de pluie, de nuages ou de vent.
Plus rien…
Qu’un arc sans flèche,
Prêt à rompre.

samedi 31 janvier 2009

Amitose symbiotique


Comme un rêve
Qui s’évapore
Ton odeur prend trêve
Et file pore à pore
Tes vives couleurs
Se teintent en noir et blanc
Et ta douceur
S’enfuit au vent

Comme si de deux nous étions un
Et comme si d’un j’étais demi

Comme un songe
Déplantant son décor
L’envie s’éponge
Puis rire s’essore
Ton vide prend racine
Dans une terre d’absence
Et ta rumeur assassine
Bruisse de souffrance

Comme si de deux nous étions un
Et comme si d’un j’étais demi

Comme en cauchemar
Bouffé par des porcs
Tu es en retard
Tandis qu’eux m’adorent
Mais rien n’est pire au mal
D’une nécessaire solitude
Aux mille crocs encéphales
M’accusant de turpitude

mardi 20 janvier 2009

Relégions


Les tableaux déchéants
De nos âmes idoines
Sur nos mœurs de rêvants
Les sœurs et moines
Sirotant leurs prières
Sur l’autel de la pègre
Font le cimetière
De l’intègre
Ingérés, digérés
Qui faisons les étrons
Abhorrés, ignorés
La raison du poltron
Absolue, dissolue
Qui s’en va creuser les tranchées
Résolue, dévolue
Qui s’en va peser les penchés
Bêtes de somme
Têtes de gomme
Allons écrire l’Histoire
Avec nos écritoires
Nos petits buvards avides
Prêts à faire art l’insipide
Pochards névrosés
Busards nécrosés
Prenons le train
Ou le demain
Godailler plus
Dérailler plus.

dimanche 18 janvier 2009

Chien de très no(ël)


Les valeurs n’en ont résolument plus.
La magie s’est extradée vers les écrans de télé
Les boules ne sont plus que celles que l’on a en la regardant.
Les guirlandes sont encore lumineuses,
Manière de cacher l’ombre qui arrive
On dénombre, on sombre
Ensemble, tous on semble.
Les sourires ressurgissent dans l’idée du passé
On a gardé les joyeux pour les anniversaires.
On pipeaute dans sa flûte, c’est champagne !
Le père est bien plus blanc que pourpre,
Il a perdu ses couleurs en restant trop sous les néons.
Séance d’UV pour les peaux rouges,
Séance de rattrapage pour les retards
A terre les funestes fresques gaudriolées.
Elles ne vont plus dans la fumée,
Mais en poubelle.
Le progrès a eu raison de la raison
On chante les oraisons des saisons
En cognant dur sur un système asystémique
On ne donne plus,
On soustrait en faisant de l’arithmétique ;
Les factures grondent et les découverts tempêtent.
L’Eglise doit se bomber le torse,
Il n’est que sacrifice ici.
Comme les têtes blondes sont jolies
Qui plongent en tintamarre
Dans les écrans rutilants
Leur faisant teint blafard.
Et que de partage…
Les gosiers gonflent qui se drissent
Les têtes obnubilées par ce moi-je…
Veux !
Rions, rions avant que la fête passe
La joie se voit, la joie se lit,
Qui ne se vit plus.
Cette m’as-tu-vu
Calquée sur les pierrots.
Cette revêtue
Claquée sur les photos.
Noël, joyeux Noël…
Des présents, des cadeaux,
Des absents, des fardeaux,
Tu ne t’enfuiras pas sur ton traîneau.

mercredi 14 janvier 2009

PLattitude


Dans un océan d’huile…
Une extrême lassitude.
Les brûlures ne brûlent plus
Les gerçures ne gercent plus.
Infinie lassitude.
On reçoit la douleur avec gratitude.
Les peines ne se trouvent qu’en serrures,
Les chagrins qu’en films ou en l’ivre.
Incroyablement las.
Tétanisé jusque dans le mouvement,
Paralysé à l’idée de bouger.
Les gares ne signifient rien,
Et les naissances sont déjà mortes.
Les plaisirs sont dissouts,
L’amour est proscrit,
La fin n’a pas de fin.
On demande aux éclairs zébrant le ciel cotonneux
De venir nous zébrer.
Les portes n’indiquent que des sorties.
Le printemps exhale les parfums du poison
L’été faisande la viande
L’automne est pourriture
L’hiver ressemble à une morgue !
Les ans filent
Lésant des files.
Le temps s’étend,
Il brûle, il brûle.
Les chaînes s’enchainent
Erriste qui se consume
Se fume et se boit d’en le miroir.
Les mœurs pataugent dans l’indécent.
Et pourtant, pour tant…
On aimerait conserver quelques mèches d’envie et vie intactes.

mercredi 17 décembre 2008

i-drap


Aurais-je pleuré toutes les larmes ?
Il ne vient plus qu'une pisse tiède,
Nauséabonde.
La pluie qui hydrate mes yeux sèche en croûtes.
Le cœur a fini de pomper
Qui trône marbré sur le mausolée glacé
Des amours antiques.
Le cerveau est devenu le cervelas,
Aliment du seul estomac qui reste.
Les dents mastiquent le plastic
Qui ne sait exploser.
La queue moisit dans le plastique
Des damnés.
Les pensées croupissent
Dans l'océan biliaire de l'angoisse.
L'esprit te regarde
En murmurant de rire : vivre

...

vendredi 12 décembre 2008

jeudi 11 décembre 2008

Con Sommation


Tu pouvais cueillir,
Il a fallu que tu récoltes.
Tu pouvais chasser,
Il a fallu que tu abattes.
Tu pouvais t’installer,
Il a fallu que tu t’imposes.
Tu pouvais jouir,
Il a fallu que tu profites.
Tu pouvais manger,
Il a fallu que tu dévores.
Tu peux encore aimer…
Mais il te faut haïr.

vendredi 5 décembre 2008

Plumé


Prendre le stylo comme on prend le train
Voyager en entier
Flotter dans les ersatz du quotidien
Ne parvenir à s’en extraire qu’au prix
De l’abandon.
Se mouvoir dans l’immobile
Sentir pourtant le vent qui frotte
Laisser couler son substrat
Sur les vierges effeuillées
Épancher sa substance sur les rails
Déjà trop gorgés de gens
Se noyer dans un vers d’os
Avoir le vertige de son propre vide
Et y sombrer.