mardi 21 avril 2009

Clôture et liberté

Pour clore cette série de dessins réalisés par Simon et Christophe, le texte l'Archer, qui semblait être leur favori. Le texte est juste au-dessous, accompagné de son prolongement graphique, forcément différent de la vision que que j'en ai - et essaie d'illustrer d'habitude par des photos. Merci encore à vous.

l'Archer


Tendu comme un arc,
Prêt à rompre.
La tension est énorme
La pression irrépressible
L’impression imprécisable
La bile bout
Les poumons toujours vides
Vides, vides…
L’air te manque
L’angoisse te prend, te saisit
Te tord et te ronge.
Essayer de survivre une seconde,
Libéré de ton ombre.
La lumière n’est plus,
La nuit n’est plus.
Le sens t’a déserté.
Les cinq sens sont des milliards.
Tu te verras sur le billard,
Les boules et la queue brisées.
Il n’est plus rien ici .
Que des gens et des gens.
Toujours gens et raies, gens.
Lessivés, harassés,
Inapte à saisir l’être
Humain.
La pression est trop énorme.
Comment font-ils dans leurs artères serrées
Pour pulser leur sang ?
Comment font-ils encore des saignées ?!
Les veines exsangues,
Les yeux grêlés de morve
Seringues plantées dans les iris.
Asseyez-vous !
Les horloges sont mortes.
Et le soleil se meurt.
Plus de soleil les néonphytes !
Plus de lune, plus de pluie, de nuages ou de vent.
Plus rien…
Qu’un arc sans flèche,
Prêt à rompre.

dimanche 19 avril 2009

Con Sommation



Tu pouvais cueillir,
Il a fallu que tu récoltes.
Tu pouvais chasser,
Il a fallu que tu abattes.
Tu pouvais t’installer,
Il a fallu que tu t’imposes.
Tu pouvais jouir,
Il a fallu que tu profites.
Tu pouvais manger,
Il a fallu que tu dévores.
Tu peux encore aimer…
Mais il te faut haïr.

mardi 14 avril 2009

Le futur en lassé


Lymphatique amas de tissus décérébré,
Devant la fenêtre que la neige vient souiller,
Apathique tas de chairs a été célébré,
De la fenêtre le froid vient lécher mes souliers,

Tout est à faire, mais le rideau s'est baissé,
Tout est affaire quand le temps vient à manquer,
Sortir prendre l'air, depuis longtemps délaissé,
Sortir sans sa mère, pour aller se planquer,

Dans les jupes d'une future laitière,
Et sentir les relents doux-amers,
D'un nouvel hier
Aujourd'hui prospère.

vendredi 10 avril 2009

Nightclubbing


Pas de programme proposé,
Celui s’imposant me consterne,
J’n’ai que deux grammes infusés,
La nuit tombant s’annonce terne…
Je ferais mieux d’y mettre un terme…
Reste l’espoir que l’espoir germe…
S’amuser juste un brin…
C’est brin qui vient.
L’ennui s’édicte en décibels
Sous les néons pastel.
Ennui passant comme une diarrhée de javel.
Le cul irrité de tant d’asepsie.
Vie de chiottes à se carrer dans l’aile,
Vite une crotte ! l’antisepsie…

mardi 7 avril 2009

Le futur est passé


Habitant du passé,
Chien errant du futur,
Homme-néant du présent.

Tu évites des passés
Dans le mythe d’un futur
Et t’effrites au présent.

S’il y a eu un hier,
Il n’est plus aujourd’hui,
Seule la mort est à venir.

Il se peut être hier,
Tu n’es plus aujourd’hui,
Seul, la mort avenir.

dimanche 5 avril 2009

Fried homme


Les bateaux reviennent au port gorgés de salsifis dégoulinants. Ils ont flirté avec les tréteaux frauduleux d’une jachère en culture. Ils s’en viennent pédants dans les renoncules du futur, bardés de généraux désquamés, arborant leur coiffe chatoyante des lendemains de fêtes/ Le crépuscule s’est levé sur les mers en friche de la baie de Paris. Nul n’avance dans ce tumulte languissant des verges boursoufflées qui s’agitent sur un air de country. Nous sommes les vergers hermaphrodites de terres atterrées . nous sommes les bergers de terres ibbergées. Le sens nous échappe comme autant d’écharpes à Thouars. Nous nous mouvons Moufetons dans le grand cirque des épaves. Les chiens ont des tridents nacrés de stupre et la fornication s’est élevée au-delà des nuages. Les formes forment des fonds sans fond. Les icebergs viennent à crever sur l’autel de nos pêchers. Les souris volent dans la nuit trop claire de nos lampadaires. Mais nous aimons la lumière diaphane de nos écueils revendiqués. On se pique de ne pas se piquer quand les aiguilles nous les enfilons dans nos peaux désossées. Nous apprécions la lumière de notre obscurité, lancinante humeur de nos déchets. Quand la pensée vient à forniquer avec les rêves surranés, estropiés, s’en allant à vos lots, on se pierce la jugulaire en espérant se suffire. Suffire à soie... même s’il n’est rien qui ne soit de tissu. Avançons désincarnés, les vieilles carnes entravées. Demain ne suffira jamais à nos effets achalandés. Chat l’homme. Fried homme.