lundi 31 mai 2010

21 juin (journal demer) : au milieu des orques et des dauphins




Belle journée de surprises. Après une parade de dauphins allant de leurs sauts à une vingtaine de mètres en arrière de nous, comme un cadeau a surgi une orque contre la coque du bateau à ma hauteur, à peine à deux mètres sous moi, avant que le reste de la horde ne se montre. Un grand mâle avec un aileron énorme fendant air et eau, puis deux d’entre eux se sont mis à faire quelques sauts dans les airs, puis un autre et un autre… alors ils sont repartis comme ils étaient venus, dans l’immensité de l’océan. J’ai été ému, sincèrement, à en tituber au vu de la première orque. Puis mes yeux se sont écarquillés, bluffés, charmés. Des yeux de gamin devant son premier sapin de noël.



L’après-midi, je me suis laissé aller à une sieste quand j’ai été réveillé par ces cris : « des dauphins, des dauphins ! » J’ai eu peur que, le temps d’émerger, ils ne partent, mais ils ont continué à jouer avec les ondes du navire dans l’eau, à la proue, pendant une dizaine de minutes. Spectacle simple. Passionnant. La nature fait du bien à la mienne.

vendredi 21 mai 2010

20 juin : la grande traversée... (journal demer)


ça y est, cette fois nous sommes bien partis pour le grand voyage. Je me sens ridiculement minuscule sur cette gerbante étendue de flotte sans fin. Il y est exposée clairement la question de la vie et de la survie. L’homme est un grand malade, un grand cinglé qui aime le cinglant. Ça cingle ! Finalement cette grosse coque d’acier est soudainement devenue ma maison, ma terre et ma bouée. Moi qui ne me considère pas matérialiste, je m’en remets maintenant à ces planches, cordes cuves et autres voiles. Je me rends compte – ici, nulle part – que j’ai grand besoin de ne pas en avoir.




Au milieu de ces bruits, je me sens une particule de silence. Le vacarme de la mer sur les gémissements du bateau m’ont rendu aphone et humble… Combien je me sens humble ?! fragile, désirant remercier chaque seconde de pouvoir le vivre. Maman… regarde… je vogue !