jeudi 4 mars 2010

13 juin, les couleurs de Burgeo (journal demer, suite)





Burgeo, Newfoundland. Charmante petite bourgade sous la lumière si particulière – éclatante, pure, luminescente – de Terre-Neuve. J’ai pas mal arpenté les rues de cette petite ville qui se découpe dans l’eau. Et le ciel aux mille couleurs sur lequel venaient peindre les nuages est certainement le plus beau qu’il m’ait été donné de voir, de mémoire. Je n’avais pas assez de mes yeux pour l’embrasser en entier, pas assez de ma foi pour y croire et l’apprécier vraiment. Pas assez de cet appareil photo ridicule pour le retranscrire dans son irréelle émotion.






Marcelle, qui a réparé mon ‘superbe’ pull en laine d’alpaga d’Amérique du Sud (trouvé dans une friperie de Montréal, à 5 $, le plus chaud que j’ai pu porter jusqu’alors), a fêté ses 77 ans sur le bateau. Une belle occasion de se réunir tous et de savourer la convivialité naissante au sein d’un groupe qui se forme. Elle et son mari Raymond sont toujours en pleine forme, et d’une remarquable gentillesse. Je n’aurais pas cru le dire un jour, mais c’est beau de vieillir pour devenir comme cela. Une telle complicité – où ils savent parfaitement ménager leur solitude respective –, une telle joie de vivre et de découvrir…




Le soir, nous nous sommes retrouvés… dans un bar, évidemment ! Là, avec Brenda, Nolwenn, Lionel, Vincent et Gérard, nous avons fait une mémorable partie de fléchettes – qui semble être le sport national dans les terres désolées de Terre-Neuve – dont je suis incapable de me souvenir des résultats. Puis, la soirée avançant, notre nombre a décru, jusqu’à ce que l’on se retrouve à trois : Lionel, Vincent et moi, goûtant aux shooters maison, portant des noms évocateurs : Blow Job, Ass Hole, Cock Sucking Cowboy, Brain Tumor, Shit Kicker,…




Seulement, nous nous sommes vite sentis gringalets et intrus au milieu de gaillards nord-américains solidement charpentés, tous raides, nous lançant des œillades peu amènes, voire franchement mauvaises. Contrairement aux deux seules filles présentes – seul gibier potentiel pour les mâles en rut de la place – qui se trouvaient être un peu (beaucoup) trop entreprenantes avec les frenchies de la soirée, pour que nous en sortions indemnes. Il y avait notamment une petite brune qui se fichait pas mal que son copain (ou son plan cul ?) soit présent, pour me faire du gringue dès qu’il avait le dos tourné. Finalement, sentant le vent tourner, on a vite décampé et fait d’une traite les deux kilomètres qui nous séparaient du bateau.



Le bateau qui ce soir crie de toutes ses cordes et poulies sous les assauts d’un vent violent et incessant. Dans ma cabine, les yeux fermés, je revois la lande sous ce ciel fantasmatique de juin… Terre-Neuve est magnifique !


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Waaahh trop fort ! plié en 4 !!
redoutable cette anecdote consacrée au shooters et les autres en rut !

irrésistible !

merci pour cette rigolade et bonne continuation, cette aventure est superbe !

Krunch