dimanche 13 juin 2010

29 juin : Flores, ses hommes et ses fleurs (journal demer)





Aujourd’hui dimanche sur l’île de Flores. Hier après-midi, nous avons fait du stop à plusieurs pour trouver une bonne âme qui veuille nous amener plus loin dans les terres. Ainsi, après quelques kilomètres passés à l’arrière d’un pick-up, on nous dépose au bord d’un lac formé dans un ancien cratère. Le retour au bateau prend alors une allure de randonnée bucolique, à travers champs, pâtures et pâturages, mais surtout d’innombrables étendues de fleurs, notamment d’immenses haies d’hortensias bleues qui s’étirent sur toute l’île. Les panaches de nuages s’accrochant paresseusement aux sommets laissent une impression d’irréel, et parfois l’on ne sait plus si l’on marche sur la terre ou le ciel.





Le soir, en traînant (une fois de plus) les quelques rades de la ville – à ma connaissance au nombre de cinq pour les quelques 1500 habitants que compte la ville (pour un total de 4000 sur l’île entière) – nous avons fini par rencontrer quelques autochtones qui nous ont invité à nous joindre à un grand repas public traditionnel, se déroulant aujourd’hui dimanche.



En fait, nous avons appris que chaque dimanche sur l’île, les paroisses invitaient les gens à un grand repas, ouvert à tous et totalement gratuit. Les villes et villages de Flores organisant ces banquets à tour de rôle.

Emergeants péniblement un peu après midi (nous remettre de la soirée de la veille), Yann et moi sommes donc allés en ville en quête de la salle où se servait le déjeuner. Après quelque errance, nous avons finalement décelé un grand attroupement autour d’un bar. En fait, le bar attenant à la salle paroissiale. A l’intérieur, environ deux cents places assises, toutes occupées. Prêts à rebrousser chemin, nous nous renseignons auprès des personnes à l’entrée, qui nous disent que c’est le deuxième service, que nous pourrions participer au troisième, et que de toutes façons, vu le monde, il y en aurait certainement un quatrième.



Enfin, les places se libèrent et nous entrons dans une grande pièce aux apparats catholiques. De grandes tables sont installées, avec des bancs de chaque côté. Chacun se place où il veut ou peut et nous trouvons place entre une famille portugaise typique et un couple… moitié français et moitié portugais qui réside ici, sur Flores. La foule est familiale. Tous les âges se côtoient, et l’on voit vite que tout le monde ou presque se connaît. Pour autant, nous ne nous sentons pas à l’écart, au contraire ! La soupe de poissons est délicieuse, et on nous sert boissons et mets jusqu’à plus faim et plus soif. Pour preuve, alors que nous terminons presque une bouteille de vin, une dame arrive qui nous sert le fond de la bouteille et nous en ramène une autre illico.



Une fois la panse bien pleine, nous avons rejoint Laurent et Gérard installés en terrasse du café d’à côté. Ce sont tous les vieux de l’île qui semblent se retrouver ici, pour discuter, jouer aux cartes ou prendre un café ou une bière. Pour nous, les bières s’enchaînent jusqu’à ce que nous revenions tous un peu éméchés vers le bateau prêt à larguer les amarres pour nous emmener à Horta, notre prochaine destination dans les Açores. Le cœur me pince de quitter si tôt ce petit paradis, mais avec la promesse d’en retrouver un très vite.



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