lundi 7 avril 2008

Brebiaire – psaume moins un


Farfadesques couloirs

De pensées maquillées

S’effritant dans la poudreuse

Tristes fresques du soir

Dessinées atrophiées

Dans une gouache baveuse

Vertueux oubli de paraître,

Mais tu n’es pas grand’chose

Trace d’ennui dans le crépuscule

Nébuleuse brebis en guêtres

Supportée à petites doses

Pour une broutée tu gesticules

Alors tu t’en vas,

Cheminant des prés desséchés,

Te suivant, nuées de corbeaux assoiffés

Guettant ton arrêt

Sans faim tu continues pourtant

Ton grignotage d’une végétation fade.

Avance, avance, à un demain rêvant

Ravoir de l’appétit pour des salades

Mâche ou crève !

On ne te demande pas d’aimer

Juste de consommer,

Sois bon élève !

Ne t’élève point,

Reste dans ton coin,

Va-t-en acheter ton foin

Il faut voir loin,

Subsister à ses besoins

Bois, mange, travaille au moins !

Vis longtemps mais pas trop,

C’est qu’il faut nourrir les corbeaux.

Mâche ou crève !

Ingurgite les libidineuses images

C’est ça le rêve.

Ingurgite mais reste sage.

Autrefois les prés étaient verts,

Verts et moelleux.

Aujourd’hui, le vert s’est fait désert,

Jauni, rocailleux.

Va-t-en aimer les pierres !

Et n’aies pas l’estomac noueux,

Avale… couleuvres, cobras, vipères !

Ainsi tu sentiras vénéneux, le venimeux

Infusé, instantané,

Sens le mal, en vrai,

Pour le combattre, pas le laisser distiller

A ne plus sentir mauvais,

Leurs relents douceâtres.

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