mercredi 17 février 2010

10 juin, volume 2 (journal demer, suite)



10 juin (suite) : Le soir venu, nous convenons, la plupart des jeunes des deux équipages, d’aller fêter notre départ en allant au bar qui est un peu plus loin sur la route : « le Dragueur ». Ah ! je me rends compte que je n’ai pas parlé du deuxième navire avec qui nous faisons le voyage : le Bel Espoir. En fait, pour faire la traversée, j’ai trouvé mon bonheur en m’inscrivant à des bourses d’équipage (stw.fr par exemple), puis suis tombé sur le site belespoir.com. Une association fondée par un curé qui se propose d’aider à la réinsertion de jeunes en difficulté. En fait, la présence du dogme ne s’est à aucun moment manifestée. Il faut dire que l’association est laïque, et que le curé en question est qui tient plus du loup de mer que de la grenouille de bénitier. Il n’était pas à bord, mais sa personnalité devait habiter les lieux. Et chaque année, cette association part faire une transatlantique avec les deux trois-mâts qui lui appartiennent – deux sur les quatre à battre encore pavillon français. Et je me suis par hasard retrouvé sur l’« Oiseau Rare », le Rara Avis. Ce rêve de traverser un océan m’habite depuis tout jeune, sans que je ne sache pourquoi. Je n’ai jamais vécu près de la mer, et ai toujours préféré la montagne comme destination vacances. Pour autant, cela m’est apparu comme une évidence : je ne pouvais mourir sans avoir vécu le « grand voyage ». Ainsi, je me retrouvais avec la chance de pouvoir embarquer.



Donc… apéro au bar du port, puis direction le Dragueur. Si mes souvenirs sont bons, c’était « rhum and coke » comme ils appellent le rhum-coca ou le cuba-libre. Ou alors du « Jack and coke » ?... Nous finissons tous un peu éméchés. Mais sur le chemin du retour, on croise à nouveau le bar du port… Alors avec les quelques vaillants qui restent, on poursuit un peu plus loin la nuit. On se retrouve à côté de québécois bien décidés à « se la mettre ». On échange pas mal avec un ou deux types, et j’aperçois dans le flou de mon regard une québécoise. Pas terrible à vrai dire. Limite pas attirante du tout. Mais bon. Faut que j’essaie. On m’a dit en arrivant au Québec qu’il fallait y aller franco avec les filles. Genre, pas chercher à tourner autour du pot et lui dire qu’elle a de beaux yeux, tandis qu’il n’y a que son cul qui nous fasse de l’œil depuis le début de la soirée. Bon, cash alors. De toute façon, on met les bouts demain. Au pire une claque, au mieux, ben on verra, mais je pense pas que ça marche.





J’arrive donc, et lui dis bonsoir, quand même. Et j’enchaîne : « dis, j’ai grave envie de baiser là… » Elle m’a répondu du tac au tac : « ok, pas de problème ». Je n’ai pas su répondre, cloué, avec la bouche ouverte. « Heu… bon, ben heu… ok… on va chez toi ? Parce que bon… j’habite sur un bateau où y’a du monde alors tu comprends… » Et je me suis retrouvé chez elle peu après, en haut de la colline. Avec Erwan qui restait vivant. Pas très longtemps à vrai dire. Il s’est endormi piteusement sur une chaise, pendant que j’ai vérifié qu’elle était une fille de parole. On s’est levé bien tard le lendemain, et je crois qu’on est arrivé grave à la bourre pour prendre le large. L’escale se termine, le Québec aussi. Avec tous ses regrets, ses promesses non-tenues, ses hypocrisies. Avec aussi toutes ses joies, ses sourires et ses certitudes. La prochaine destination me parait fabuleuse tant elle m’est inconnue : Terre-Neuve… Qu’est-ce ? Quels trésors recèle cette terre nouvelle ?

4 commentaires:

emilie a dit…

j attends la suite avec impatience....

mYster Q a dit…

Ben merci, ça fait plaisir !

Anonyme a dit…

Moi aussi j'attends la suite avec impatience... Quel bonheur de revivre cette grande aventure sous un autre regard, a travers d'autres experiences... C'est un magnifique cadeau que tu nous fais la mon cher ami! Merci xxx BJ

Anonyme a dit…

Well... that's quiet interessting but honestly i have a hard time figuring it... wonder what others have to say..